En matière de digitalisation, l’analyse des données et le reporting sont les axes de transformation prioritaires des achats, selon une récente étude du Hackett Group. L’IA, en particulier dans sa version générative, apporte de nouvelles possibilités pour optimiser les processus en assistant les équipes, et ainsi améliorer les résultats.
Les technologies digitales sont aujourd’hui largement déployées dans les organisations achats, révèle une récente étude du cabinet Hackett Group, qui a interrogé un panel d’entreprises mondial pour connaitre leurs priorités et initiatives stratégiques sur ce périmètre fonctionnel. Alors que la tendance devrait se poursuivre, tous les processus achats ne bénéficient toutefois pas du même niveau de couverture. Les perturbations économiques et l’instabilité géopolitique, considérées par les répondants comme les deux sujets de préoccupations majeurs pour la fin de cette année et pour 2025, poussent également les décideurs à remettre en cause certains de leurs choix.
En l’état actuel, les outils « Upstream » et « Downstream », respectivement en amont (analyse des dépenses, Source-to-contract) et en aval (Procure-to-pay) de la chaîne achats, affichent les niveaux d’adoption les plus élevés : entre 67 % pour les fonctionnalités de sourcing et plus de 80 % pour l’analyse des dépenses ou la gestion des factures électroniques. C’est aussi pour ces fonctionnalités disponibles depuis plusieurs dizaines d’années que les entreprises recourent le plus à des suites métiers, même si les ERP restent largement utilisés pour le traitement des factures ou les flux de commande, en premier lieu pour les catégories d’achats directs. L’utilisation de solutions spécifiques est réservée aux opérations connexes ou très pointues.
Les outils de support et les technologies émergentes sont beaucoup moins répandus, avec des projections également modestes. « Si le suivi des projets achats ou des économies est plutôt bien couvert, certaines fonctionnalités n’ont pas répondu aux attentes, notamment en matière de gestion de la performance des fournisseurs », constatent les analystes du cabinet. Enfin, les outils et technologies d’automatisation sont eux-aussi encore assez peu adoptés, avec des déploiements à grande échelle limités si ce n’est en matière de RPA (Robotic process automation). « On observe toutefois une multiplication des pilotes à mesure que les organisations explorent les nouvelles voies d’optimisation par le digital, en particulier l’intelligence artificielle (IA) et plus précisément les chatbots et la capture de données », notent les analystes. De même, malgré son émergence relativement récente, l’IA générative est déjà adoptée par 28 % des organisations achats : principalement pour l’analyse des dépenses, la gestion des contrats et le pilotage par catégories.
Au-delà des technologies employées, l’étude du Hackett Group révèle un regain d’intérêt pour l’analytique, avec la volonté d’utiliser davantage les fonctionnalités d’analyse avancée et de reporting. Après l’analyse des dépenses, qui reste en tête en termes d’importance stratégique et de maturité, les entreprises citent de nombreux autres domaines de développement stratégique qui tireront parti des nouvelles possibilités offertes en matière d’analytique et plus généralement de « science des données ». Dans une matrice de synthèse des réponses, l’étude pointe notamment le suivi de la performance fournisseurs, la maîtrise des risques, les études de marché, le reporting RSE (responsabilité sociétale), le pilotage des contrats, l’optimisation et/ou la modélisation des coûts.