Lors de la matinale d’ouverture des Universités des achats 2022 du CNA, une table ronde a mis l’accent sur les « Digital skills », des compétences devenues cruciales pour acheter des biens et des services digitaux mais surtout pour maîtriser les solutions logicielles spécialisées.
La 7ème édition des Universités du Conseil national des achats (CNA) a débuté, le 20 juin au Théâtre de Paris, par une matinale d’ouverture riche en échanges autour du thème « L’humain au cœur des achats ». Parmi les moments forts de cette matinée, qui a aussi été l’occasion pour l’association de fêter ses 75 ans devant un parterre de plus de 500 décideurs et responsables (donneurs d’ordres, fournisseurs, éditeurs, prestataires, etc.), la table ronde « Les Digital skills au cœur de la transformation des achats » a permis de comprendre l’importance de la maitrise du domaine digital dans l’exercice de la profession d’acheteur aujourd’hui.
Aux côtés des compétences purement métier et des fameuses « Soft skills » telle l’aisance relationnelle, le digital est en effet devenu un sujet incontournable, offrant des perspectives stimulantes à la fonction. « Les technologies numériques occupent déjà une place importante au sein de la fonction et vont jouer un rôle colossal dans son développement », a logiquement expliqué Gérald Karsenti, président directeur général de SAP France, éditeur de SAP Ariba et Fieldglass, pour lancer le débat. A condition toutefois de « trouver la bonne symbiose entre la machine et l’humain », a tempéré Emmanuel Erba, directeur des achats d’un grand groupe de services informatiques.
Les compétences digitales attendues chez un acheteur portent en fait sur deux aspects : la technicité pour connaître les biens et les services digitaux, qui vont peser de façon croissante dans le portefeuille achats, d’une part, et la capacité d’utilisation des solutions logicielles métier d’autre part. Sur le premier aspect, « un acheteur doit comprendre ce qu’il achète, et les achats digitaux ne font pas exception », a expliqué Emmanuel Erba : pas le détail technique de chaque logiciel ou matériel acheté, mais sa capacité à répondre aux besoins des utilisateurs internes, ainsi que son écosystème, notamment les solutions concurrentes et les offres connexes (produits complémentaires, prestations associées, etc.). « Il faut surtout comprendre la valeur ajoutée globale qu’apporte le fournisseur à l’entreprise, en regard de sa stratégie », a précisé Jean-Luc Baras, directeur des achats chez Eiffage et président du CNA.
La maitrise des solutions spécialisées dans le métier des achats, le second aspect, est devenue tout aussi cruciale pour les acheteurs, alors que les processus sont déjà largement digitalisés et que le mouvement va aller en s’accélérant. Cela, à tous les stades des activités d’achat : sourcing, consultation, contractualisation, passation des commandes, etc. Le constat est valable pour les équipes en place, mais aussi pour les jeunes qui ont compris le rôle des solutions pour simplifier le métier d’acheteur. « Le digital est même devenu un facteur d’attraction pour recruter », constate Christelle Rogé, directrice des ressources humaines achats de l’Alliance Renault Nissan, chez Renault.
Il est cependant essentiel de noter que « « plus on digitalise, plus les aspects humains prennent de l’importance », a précisé Gérald Karsenti, de SAP. D’ailleurs, « aujourd’hui, au moment de choisir une solution digitale, la couverture fonctionnelle ne suffit plus », a-t-il expliqué, pointant l’ergonomie et la conduite du changement. « Pour que la fonction opère dans un environnement digital harmonisé, le support est primordial, notamment pour accompagner les collaborateurs qui pourraient rencontrer des difficultés », a conclu Jean-Luc Baras.