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Salon Solutions e-Achats : Les risques changent les priorités

salon solutions e-achats

La conférence inaugurale de l’édition 2024 du salon Solutions e-Achats a permis d’analyser l’évolution des priorités des entreprises en matière de digitalisation de la fonction, dans un contexte de multiplication des risques. Et de mesurer les apports de l’intelligence artificielle pour anticiper les évènements et mieux se protéger.

Changement climatique, instabilité géopolitique, menaces de cybersécurité, tensions sociales, pénurie de ressources, pandémies… Face à la multiplication des risques, couplée à une pression règlementaire croissante, renforcer et accélérer la digitalisation des achats devient un impératif. C’est en tout cas la conclusion de la table ronde qui était organisée sur le sujet en ouverture du salon Solutions e-Achats 2024, mi-octobre. « Alors que l’objectif est de toujours avoir des produits et des fournisseurs disponibles, tout évènement influence l’environnement et les décisions de la fonction et il est donc indispensable d’anticiper les risques, notamment en se dotant d’outils ad hoc », a expliqué d’emblée le directeur R&D et Innovation d’un des principaux éditeurs du marché. « Il y a quelques années, voire quelques décennies, la digitalisation visait à faciliter la collaboration entre les achats, la supply chain et la finance, pour mieux travailler. La mise en place de référentiels métier et de solutions couvrant les processus fondamentaux a permis d’atteindre cet objectif. Aujourd’hui, il s’agit d’aller plus loin, notamment pour assurer une gestion optimisée des risques directement dans les solutions achats et les outils connexes », a-t-il poursuivi.

Comment ? D’abord en permettant un suivi des règlementations, en lien avec les plateformes du législateur, pour être à jour en permanence sur les obligations légales en vigueur. Ensuite, par l’intégration des règles et des pratiques dans les processus, afin de prendre en compte tous les niveaux de risques à tous les stades de la chaine opérationnelle. Enfin, « alors que les acheteurs manquent de temps, leurs solutions digitales doivent les aider à capter les données liées aux risques et à restituer les bonnes informations, puis à mettre en place des plans d’actions », a expliqué le directeur général d’un autre éditeur présent lors de la table ronde. « Ce travail de captation et de restitution est particulièrement stratégique pour gérer les risques en matière de cybersécurité et de responsabilité sociétale, toujours en veillant à rester aligné sur la stratégie de l’entreprise », a complété Guillaume Laurency, Chief Digital Uses d’Idex, entreprise utilisatrice de la solution de cet éditeur.

Dans cette logique, la gestion des données est devenue une activité critique, sachant qu’elles sont généralement récupérées dans d’autres systèmes internes, collectées auprès des fournisseurs ou, de plus en plus souvent, importées de bases externes. Et « pour gérer ces multiples sources de données puis mener les analyses pour prendre les bonnes décisions, de manière continue, les outils digitaux sont indispensables », a insisté le Senior Account Executive EMEA du troisième éditeur participant aux échanges. D’autant que « ce travail, comme l’acte d’achat, ne doit plus s’inscrire dans une vision à court ou moyen terme, mais dans une projection plus lointaine pour accompagner la stratégie de l’entreprise et son développement. Il s’agit désormais d’anticiper et de prédire », a renchéri le représentant du premier éditeur, amenant le débat sur un autre terrain : celui de l’intelligence artificielle (IA).

Tous les participants ont convenu du fait que les cas d’usage de l’IA aux achats foisonnent, mais qu’il faut éviter de se lancer dans cette voix aveuglément. « Il est crucial de se fixer des priorités, en s’intéressant au terrain et en se fixant comme objectif de rendre l’utilisateur plus performant tout en lui simplifiant la tâche », a expliqué le dirigeant du deuxième éditeur, soutenu par son client Idex. « Il ne faut pas hésiter à déployer l’intelligence artificielle, mais de façon raisonnée et sans se forcer à trouver des cas d’usage », a conseillé ce dernier, constatant une nette accélération des projets depuis l’arrivée de l’IA générative. En particulier pour le pilotage des risques, la thématique de la conférence, sur laquelle chacun y est allé de ses exemples d’application : vérification des informations fournisseurs, analyse des réponses aux consultations, gestion de la conformité contractuelle, détection d’évènements, production de questionnaires d’évaluation, etc.